À une jambe près, le grand-père de Frédéric Roux rentrait de la Grande Guerre égal à lui-même, Béarnais taiseux, maladroit et respectueux à l’extrême de l’autorité de sa femme comme de celle de l’État. Le souvenir lointain mais lancinant de ce héros ordinaire à l’humeur si peu altérée par son amputation conduisit l’auteur, à la fin du siècle dernier, à revisiter une mémoire « faite pour inventer le passé », donc trompeuse par essence. Surtout lorsqu’il s’agit de celle d’un pays entier...