Michel Houellebecq fut d’abord un poète, puis un romancier captivé par le destin de l’espèce humaine avant de devenir une institution goncourée puis, le 7 janvier 2015 coïncidant avec la sortie de Soumission et le mouvement des Gilets Jaunes succédant à celle de Sérotonine, l’oracle à parka d’une social-démocratie française enchaînant les crises et les angoisses existentielles. On le confond d’autant plus facilement avec Elizabeth Teissier que ses romans sont désormais publiés en début d’année. La maison Flammarion décréta le silence médiatique sur son nouvel opus, anéantir, jusqu’au 30 décembre dernier, la parution elle-même étant programmée une grosse semaine plus tard. Depuis longtemps déjà, avide d’accéder en exclusivité aux prédictions du mage Michel, le monde des amoureux des belles lettres françaises se refilait sous le loden la version .pdf dudit roman garanti sans Covid ni guère de réchauffement climatique – hormis ceux qui eurent l’insigne honneur de s’en voir adresser un exemplaire papier aux caractéristiques techniques stipulées par l’auteur en personne, inspiré de l’édition allemande et de l’album blanc des Beatles, calé sur le nombre d’or et intégrant plusieurs illustrations intérieures, le tout justifiant apparemment son prix de 26 euros en librairie…