Six années durant, nanti d’un bras gauche de destruction massive, il écrasa les poids mi-lourds avec l’autorité d’un despote. Mais lorsqu’il fallut conquérir la catégorie reine, celle qui ajoute un zéro aux chèques du champion, peu importe la fonte qu’il souleva ou la bière et le poulet frit qu’il engloutit en désespoir de cause, le malheureux resta désespérément sec. Un poids lourd fluet qui tapait toujours fort, là n’est pas la question, mais dans des quintaux de barbaque en mesure d’absorber l’outrage tout en secouant le malheureux comme un prunier fraîchement replanté. La malédiction de Bob Foster, qui disposait de tous les atouts dont peut rêver un light heavyweight, fut son métabolisme désespérément constant au temps où les cadors de l’étage du dessus s’appelaient Joe Frazier et Muhammad Ali. Face à eux, c’est d’abord au sens propre que Bob Foster ne faisait pas le poids...