Le rock français a ceci de commun avec la cuisine anglaise et l’humour allemand qu’il n’est pas de ces traditions qui auront grandi leur pays aux yeux du monde. On simplifie, bien sûr ; disons plus prosaïquement qu’il fonctionne moins bien à l’export que les crus classés du Médoc ou les avions de combat. L’adage s’est longtemps vérifié dans le sous-ensemble particulier du rock extrême, à l’exception récente et remarquable du groupe Gojira. Non pas que le sympathique quatuor occitan à la conscience écologique aussi pointue que son death métal technique eût suscité autant de raz-de-marée planétaires à la sortie de ses six premiers albums, mais enfin Gojira avait creusé un sillon musical bien particulier et acquis une vraie reconnaissance dans le petit monde des hardos...