En ces temps détraqués où l’on annonce la résurrection de Best en « magazine lifestyle » (…), rien ne vaut un morceau d’Histoire encore fumant malgré les décennies, un témoignage allègre et vrombissant du genre à remettre illico le disquaire au milieu du village. Bref, pour savoir (ou se remémorer) ce qu’était VRAIMENT Best, rival trop tôt disparu de Rock & Folk, il faut lire Rock en vrac. Épuisé mais trouvable via l’entremise maléfique de Jeff Bezos (béni soit-il), cet opus inclassable de Michel Embareck revient sur ses dix ans de reportages dans le monde merveilleux de la musique du diable, et plus encore : puisque l’acte d’écrire intéressait le monsieur tout autant que les riffs de guitare sur des rythmes binaires – ses fictions en témoignent, comme le savent les 4 à 5 lecteurs réguliers du présent blog -, il élargit le spectre de ses rencontres à des pointures du roman noir d’outre-Atlantique et signa une poignée de nouvelles à teneur garantie en Mi-La-Ré. De quoi faire de Rock en vrac un objet littéraire sans guère d’équivalents dans un genre où le lyrisme canaille se leste vite de mauvaise graisse. Pas de ça ici : des textes, des vrais.